lundi 19 mai 2008

Once upon a time In Philadelphia...

Après l'étape Bostonienne de la semaine dernière, ce week-end fut l'occasion de découvrir la seconde ville chargée d'histoire des Etats-Unis: Philadelphia! Philly pour les intimes, et toujours accompagné de mes fidèles gais lurons.


En deux mots, Philly est une des premières cités fondées aux Etats-Unis lors de la création de l'état de Pennsylvanie par William Penn. Ce dernier était quaker, membre de la société des amis. C'est un des courants les plus extrèmes des courants protestantistes apparus au XVIème siècle. Les quakers furent persécutés partout en Europe, et même dans les colonies américaines comme le Massachussets (Etat de Boston) où le puritanisme était le seul mouvement toléré. Les quakers à l'inverse sont d'une tolérance infinie. Pour eux, tous les humains sont égaux, animés par la flamme divine. Ils refusent tout chef, refusent le port d'arme, et refusent de préter serment. La Pennsylvanie est ainsi devenue l'état où les minorités opprimées venaient trouver refuge, quakers ou non. Penn parlait de la "Holly Experience". La statue de Penn trône d'ailleurs tout en haut de l'hôtel de ville de Philly, que nous avons découvert dès notre arrivée.

Il n'est donc pas étonnant que ce soit autour de Philadelphie que se soit développée la communauté Amish (vous avez peut-être vu le film Witness? Moi non, il parait que c'est très bien fait, mais cela a amené des touristes et les troubles qui vont avec au milieu de leur communauté). Ceux-ci partent d'une lecture de la Bible au pied de la lettre, prône la vie communautaire et la non violence (des touristes américains viennent parfois leur faire du mal juste pour vérifier qu'ils refusent véritablement la violence!), ce qui leur donne des habitudes de vie remarquables, et enviables. Seul problème, et il est de taille, le dernier précepte de cette communauté est le refus de la modernité! Ils ne recourent à aucune inovation si celle-ci leur facilite la vie! Donc pas d'électricité, pas de voiture, pas de tracteur, ... Cette communauté regroupe malgré tout 26 000 âmes dans ce qu'on appelle la Dutch Country (bien qu'ils soient d'origine alsacienne), et leur agriculture est la plus efficace des Etats-Unis! Leur nourriture naturelle est d'ailleurs très apprécié.

Ces Amish ne vivent pas non plus reclus dans leur coin. Ils viennent par exemple en carriole au marché de Philadelphie vendre leur produit. Nous avons ainsi eu la chance de déguster quelques plats de chez eux, et, ça va plaire à Benj, c'était très goutu! Le meilleur était le dessert, un espèce de chausson aux pommes, les pommes étant délicieusement caramélisées. Mangées chaudes devant un pianiste qui nous jouait des airs de Boogie, c'était awesome!


Avec Aymeric avec qui on devrait faire un petit voyage d'une semaine avant de rentrer en France, on se verrait faire un tour dans cette dutch country, il parait que leur communauté est très accueillante. Il ne sera par contre pas forcément facile de se démarquer du touriste de base...

Philadelphie est surtout connue comme le symbole de l'indépendance américaine. Si Boston est décrit comme "The Cradle of Liberty", le berceau de la liberté, c'est parce qu'elle a été le centre de la confrontation musclée avec les Anglais, et que les indépendantistes se réunissaient pour lutter contre "l'oppression de la métropole". Mais c'est à Philadelphie que les Etats-Unis en tant que pays fédéré se sont construits. C'est ici que Franklin et d'autres illustres personnages signèrent la déclaration d'indépendance le 4 juillet 1776 (c'est l'origine de leur fête nationale, j'ai de la chance, je serais encore présent le prochain 4 juillet!). C'est aussi ici que Jefferson rédigea la constitution qui fut adopté en 1787 et où Washington dirigea les Etats-Unis en tant que premier président. Tout ça dans la pièce que vous pouvez voir sur la photo.


La ville est devenue l'emblème du pays en tant qu'état, de la liberté, et de l'égalité. Tous les lieux se doivent de porter où national où liberty dans leur nom... Les lieux historiques sont rassemblés autour de l'Independence Mall. Nous y avons passé tout le samedi après-midi. D'abord le National Constitution Center, un "musée" vraiment très intéressant visant à faire l'éducation civique des américains, mais même pour des Français, ce fut très intéressant. Un "show" étonnant par sa réussite nous fera longtemps répéter: "We the people of the United States of America..." qui sont les premiers mots du préambule de la constitution. Ensuite pleins de petits ateliers pour découvrir la structure institutionnelle des Etats-Unis.

Ensuite passage devant la liberty Bell, une cloche qui semble banale au premier abord, mais qui est en fait devenue le symbole de la liberté. Après avoir sonné pour la déclaration d"indépendance et la constitution, son ding-dong était par exemple en préambule des bulletins d'information relatant l'avancée des forces américaines lors du déparquement du 6 juin.


Martin Luther King y fait allusion dans son discours historique "I Have a dream":

"From every mountainside, let freedom ring.
And when this happens, when we allow freedom ring, when we let it ring from every village and every hamlet, from every state and every city, we will be able to speed up that day when all of God's children, black men and white men, Jews and Gentiles, Protestants and Catholics, will be able to join hands and sing in the words of the old Negro spiritual:
Free at last! Free at last!
Thank God Almighty, we are free at last!"

Comme tous les lieux de visites ferment à 17H dans ce pays, on a profité de la fin de journée, la belle fin de journée (alors que nous attendions de l'orage pour tout le week-end) pour nous balader dans les petites rues très calmes de Philly, qui lui donne déja des airs de ville du Sud. Jetez un coup d'oeil à la magnifique suivante (Ben, je te rassure, ce n'est pas moi qui l'ai prise!).


Après avoir poussé jusqu'au fleuve, le Delaware pour découvrir le 10ème marriage de la journée à Philly, qui sera donc aussi pour nous, la cité des marriages, nous nous sommes attablés sur South Street, la rue la plus animée du coin, pour l'apéro! Ici, pas de photo, nous étions trop occupés à savourer notre lager.

Après le restaurant commenca l'aventure: la recherche de l'auberge de jeunesse, alors qu'il se mettait à pleuvoir, que nous n'avions qu'une heure pour y arriver, qu'aucun autochtone ne connaissait l'auberge ou la rue sur laquelle elle se trouvait, et que les chauffeurs de taxi n'en savaient pas plus! Alors que nous pensions rentrer à pied, nous avons été bien inspiré d'appeler l'auberge pour qu'elle nous donne les coordonnées GPS (!!!) que nous avons fournies à un chauffeur de taxi qui nous a gentiment déposé avec seulement $5 de surplus pour être rentré à 5 passagers dans sa voiture. Bien inspirés car l'auberge était perdue dans un gigantesque parc champètre au Nord de la ville, nous ne l'aurions pas atteinte avant le lever du jour avec nos seuls pieds et sans carte. On a pu y dormir dans un silence remarquable, cela change de la chambre sur Broadway!!! Dommage qu'on ait pas eu plus de temps, sinon nous aurions pris les vélos à disposition pour se balader en forêt!

Le dimanche fut gris, et ça tombait pas plus mal, car on comptait faire une journée musée! Donc après un réveil tardif et un retour épique en bus jusqu'à la ville, nous avons pénétré dans un "palais" qui abrite le Museum of Art of Philadelphia. Ce musée est génial! Encore un paquet d'impressionnistes, dont beaucoup de Renoir et de Cézanne. J'aime toujours autant Monet, et Pissaro. Il y avait beaucoup de place dans le palais, et les oeuvres étaient magnifiquement mises en valeur: du volume, un éclairage sans reflets, un "classement" par collection personnelle qui donne une "logique" à des oeuvres aux auteurs divers.

Puis de l'art moderne, notamment Mondrian et Marcel Duchamp. Au second étage que je n'ai que parcouru car il commençait à se faire tard, je retiendrais surtout le cloitre français! Un cloitre avec toutes ses briques, ses tuiles etc a été ramené en totalité ici et plongé dans une salle du musée! Et l'éclairage est tel qu'on s'y croirait vraiment. Et ce cloitre est loin d'être le seul dans son genre....

Après un burger pour déjeuner, direction le musée d'en face: le musée Rodin. Beaucoup plus petit, car il se "contente" d'abriter la collection du seul mais si abondant sculpteur français connu aux états-unis. Vous connaissez peut-être les bourgeois de Calais, ou son célèbre thinker? Voyez le dernier en photo...


Puis comme le temple Franc-Maçon que nous voulions voir était fermé et que la pluie se remettait à tomber, nous sommes remonté dans notre bus Chinois pour rentrer à la maison! Mais de nouvelles aventures sont prévus pour bientôt! Fabien est en visite à NY le week-end prochain, et il sera enfin temps de s'adonner aux plaisirs touristiques délaissés jusqu'à présent, à commencer par l'Empire State Building!

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