lundi 30 juin 2008

De Montréal à Québec

Lundi, il est 11h, je suis au volant d’une magnifique Saturne de couleur noire. Elle ronronne bien et elle a une allure d’enfer ! Notre road trip, on l’a ! Après avoir traversé Montréal du Nord au Sud en guise d’au revoir, nous empruntons le pont Jacques Cartier et roulons jusqu’à la ville de Trois-Rivières. Petite pause déjeuné dans un resto routard. Petite peur quand nous découvrons que sur les trois quart des tables occupées ce jour ci, le routard trônait en maitre…



L’après-midi, nous abandonnons l’autoroute pour suivre la route 138 qui traverse de multiples petits villages au charme fou. A noter la traversée de Sainte Anne de la Pérade, dont la rivière qui la traverse devient le centre d’une animation originale chaque hiver lorsque la glace se forme. Des petites habitations sont descendues sur la glace, et des trous sont formés pour pécher le poisson. On compte près de 5000 cahutes, et la ville sur la glace est aménagée avec des poteaux électriques, de l’éclairage public, les voitures sont bien sur autorisées à descendre sur la glace… Coustaud lui-même était passé par ici il y a quelques années…

Le paysage évolue petit à petit, et rapidement les hautes berges vertes encadran
t cette grande rivière bien bleue me rappellent Stockholm et la Suède… Nous faisons une halte dans l’adorable village de Deschambeau, à l’orthographe approximative mais au charme fou. La vue des voiliers remontant le fleuve me donnait tant envie de partir en croisière à bord d'un bateau à voile!

Arrivés à Québec dans la soirée, nous profitons des derniers rayons de soleil pour découvrir que nous sommes vraiment dans un must-see du Canada ! Fini les plans en damier, bonjour les petites routes qui s’enroulent autour de la colline ! On se sent presque chez soi, l’influence européenne est énorme. La ville est fortifiée, et rappelle La Rochelle par endroit. En même temps, j’apprends que la citadelle qui surplombe le fleuve pour défendre l’accès aux envahisseurs a été dessinée par Vauban, réalisée par les Anglais… Nous commandons des pâtes au restaurant, mais, affamés, la serveuse n’a pas le temps de ressortir sur la terrasse que nous avons déjà fini le plat… Elle n’ose pas revenir nous voir durant de longues minutes ! Un passage au pub faisant face à une place des plus animées pour finir la journée. Demain, ce sera la visite du château Frontenac, cet hôtel de luxe faisant face au Saint-Laurent, et ayant été originellement bâti pour les voyageurs prenant le train pour le grand Ouest. Nous retrouverons aussi Anne et Clément qui nous rejoindrons pour la suite du voyage…

dimanche 29 juin 2008

Montréal

Jeudi 26 juin, 21h46, confirmation de la commande de deux tickets pour Montréal ! Nous partons demain avec Aymeric pour le Canada ! Après une dernière soirée au Fat Black Pussycat (un nom adorable, des canapés hyper confortables, de la bière quasi donnée, de la bonne musique au sous-sol et des vidéos désopilantes), une courte nuit, une longue journée de bus, nous voici à la frontière ! La garde-frontière est farouche, mais nous parvenons finalement à prendre pied sur la terre colonisée par nos ancêtres il y a quatre siècles. Jacques Cartier découvrit le Saint-Laurent en 1534, Samuel de Champlain le colonisa en 1608, en commençant par bâtir les villes de Québec et Montréal.

Nous trouvons le chemin de l’appartement de Clément et Thibault, et après avoir dégusté la viande fumée de renommée mondiale du restaurant d’à coté, nous partons prendre un verre en ville. Quel émerveillement lorsque nous découvrons la taille des bars locaux ! Marqués par les hivers rigoureux, les Montréalais profitent des beaux jours comme s’ils avaient plusieurs mois à rattraper. Les terrasses sont monumentales, on s’y presse par centaines dans les plus grandes. La serveuse nous accueille chaleureusement : « Salut ! Qu’est-ce que tu bois ? »

Le lendemain, visite du musée Point-à-Callières, le musée d’histoire de la ville. Nous y découvrons les origines de Montréal et du Québec, et apprenons que la population francophone s’est développée au Canada grâce à une fertilité extraordinaire des françaises, notamment les filles du roi, envoyées par Louis XIV à partir de 1663. L’exemple Anglais de l’immigration massive n’a pas été suivi, ce qui n’a pas empêché un peuplement efficace de la région. Ce sont malgré tout bien les Anglais qui deviennent maître de la région à partir de 1560 après des combats à Québec, sur les plaines d’Abraham, et à Montréal. La reine d’Angleterre est aujourd’hui encore sur les pièces de monnaie utilisées par les Québécois…

Après un panini dans un restaurant dont la tenante ne semblait parler ni anglais, ni français, nous parcourons la vieille ville à la recherche des joyaux historiques. Nous passons par la belle et animée place Jacques Cartier, découvrons les journaux intimes des filles de Georges-Etienne Cartier, le chef du parti patriotique à l’initiative de la confédération de 1868 dont la maison se visite aujourd’hui, sommes encouragés à ramener une peinture locale (comprendre avec de la neige) en France par une vendeuse polonaise. Nous bravons ensuite la pluie jusqu’au festival de jazz mais la force de celle-ci nous convint, nous et notre parapluie unique, à rentrer au plus vite à la maison.

Ce soir, c’est un peu la farewell party des Montréalais. Leurs amis ont répondu présent en nombre, et chacun a apporté un plat avec soir. On mange donc très bien, et en grande quantité ! Pas étonnant de la part de Clément, le binet gâteaux a repris du service à Montréal. C’est l’occasion de discuter et commencer à réfléchir sérieusement sur le programme de la semaine à venir. Comment voir la Gaspésie, le Saguenay et la cote Nord en cinq petites journées ? Vaste programme…

Dimanche matin Stéphanie nous emmène prendre un brunch dans son resto préféré, puis nous partons au musée d’art de la ville. Un peu décevant en comparaison des ténors des Etats-Unis, nous commençons à être difficiles à présent ! Puis après un bref passage par le musée d’architecture qui n’en valait pas la peine, nous nous retrouvons dans un restaurant arabe pour assister à la finale de l’Euro. Aymeric retrouve ici des amis du collège qu’il avait connu à Abu-Dhabi. L’assemblée est conquise à l’Espagne, et l’Espagne devient championne d’Europe après un match exalté.

L’ami d’Aymeric nous conduit ensuite prendre une glace artisanale dans les contreforts du Mont Royal et admirer la vue de Montréal depuis les hauteurs. L’averse stoppe nos ardeurs. Nous rentrons nous mettre à l’abri et préparer sérieusement le voyage de la semaine suivante, itinéraire à déterminer, auberges à réserver, voiture pas trop chère à trouver, il y a du boulot ! A l’issue, Clément et Thibault nous emmènent nous sustenter au charmant PatatiPatata, petit resto qui sert des poutines, plat typique du Québec qui vaut presque le gros burger américain.


jeudi 26 juin 2008

Fermeture de l'Auberge de la 151ème...

La fermeture de l’auberge de la 151ème est imminente. Mise en déroute financière par l’hôtel Fox qui vient d’ouvrir au coin d’en face, la clé sera mise sous la porte vendredi matin.

L’affiche était pourtant alléchante : très cosmopolite avec de multiples nationalités présentes (française, belge, brésilienne, brestoise…), des origines variées (Kansas City, San Diego, Montréal, Greenwich Village, New Haven, Boston (Texas ?), …), vue sur Broadway, boules Quiès fournies, un prix alléchant, le petit déjeuner inclus, soirées et brunch sur le rooftop, et des visites organisées dont le programme changeait toutes les semaines. Située au cœur d’Harlem, elle donnait un accès direct aux principales curiosités de New York, les cloitres et le zoo du Bronx pour ne citer qu’eux.

Le tenant est sur le départ, en partance pour le Saint-Laurent, à la recherche de baleines, de kayak, et pourquoi pas les deux en même temps. Réouverture prochaine autour de Wudaokou pour les connaisseurs !

My internship for dummies

Maintenant que mon projet est bouclé, une petite explication s’impose. Faisons très simple, accessible aux non-scientifiques…

Pour regarder les étoiles faiblement lumineuses et donc invisibles à l’œil nu, on utilise des télescopes. En regardant dans le télescope, on ne peut voir qu’une toute petite partie du ciel à la fois, et il est difficile de tomber directement sur une étoile. On aura d’autant plus de chance d’observer une étoile si on regarde dans une constellation, c’est à dire une zone où les étoiles semblent très rapprochées.

Comme les étoiles, les galaxies et de multiples objets de l’espace qui nous envoient des rayons lumineux et nous permettent ainsi de les voir en utilisant nos yeux ou des télescopes, ces étoiles, ces galaxies, et même les trous noirs, nous envoient des ondes gravitationnelles. Mais contrairement à la lumière, qu’on appelle aussi onde électromagnétique, nous ne sommes pas sensibles aux ondes gravitationnelles car elles sont trop faibles pour être perceptibles.

Alors comme les télescopes qui permettent de voir la lumière trop faible pour nos yeux, on a construit des appareils permettant de ‘voir’ les ondes gravitationnelles invisibles pour nos sens. Ces appareils sont appelés interféromètres géants.

Le détecteur d’ondes gravitationnelles cherche actuellement dans des directions prises au hasard en espérant trouver des ondes gravitationnelles. Mon travail a consisté à donner une logique à ce balayage aléatoire des points du ciel, en déterminant les directions d’observation qui sont le plus riches en sources d’ondes gravitationnelles. Comme une carte des constellations conseille l’astronome dans l’orientation de son télescope, ma carte oriente les astrophysiciens dans l’orientation de leurs interféromètres.

Pendant ce temps là, Aymeric écrit son rapport...

Aujourd’hui ressemble étrangement à mon dernier jour à New York, il faut rendre l’appartement, faire les bagages, dire au revoir à tout le monde, évoquer des projets fous dont 1 sur 100 se réalisera, se promettre de revenir à New York, essayer de faire ce qu’on a dit qu’on ferait pendant 3 mois sans prendre le temps de le faire, à commencer par rendre visite à ma roommate qui travaille dans un bar dans l’East Village et dont l’appartement se trouve de plus en plus vide, trouver un moyen de ramener les rollers à Paris, aller coller des mouches et les contempler prises au piège, essayer d’échanger les 3 kg de cents contre quelques dollars, faire les courses entre l’Apple Store et la Columbia Bookstore…

L’occasion aussi d’évoquer les bons souvenirs de ces presque 3 mois New Yorkais, l’occasion aussi de se reposer après 4 jours d’activité intense pour boucler ce qu’il y avait à boucler, 4 jours pendant lesquels j’ai eu l’impression de travailler plus que durant tout le reste du stage… Bientôt en ligne Mon stage pour les nuls

Le juke-box du jour : All tomorrow’s parties de The Velvet Underground, et Side de Travis. A écouter sans plus tarder sur deezer ! http://www.deezer.com/

mardi 17 juin 2008

Aymeric à Washington

Vendredi 13 juin, c’est sous de biens mauvais auspices qu’Aymeric se dirige vers le Manhattan Bridge, dans un quartier où le Chinois est roi. Aujourd’hui, le départ est pour 18h, et le réveil a fonctionné pour Aymeric. Il s’est même enfui en douce pour ne pas subir la rage de ses supérieurs qui, non contents de le tourmenter d’une pression morale telle que l’idée même de se connecter à Facebook le fait frémir, prennent un malin plaisir à l’enfermer dans son bureaux jusqu’à des heures indues. Mais tel Marshall et Lilly s’échappant de leur soirée de dégustation de vins, un saut adroit par la fenêtre le dirige tout droit vers East Broadway. Un sentiment de honte le prend tout à coup. Non pas la honte d’avoir abandonné son collègue qui devra travailler jusqu’au milieu de la nuit pour achever le travail abandonné par Aymeric, et ainsi sacrifier son week-end, manquer la rencontre avec la femme de sa vie et finir sa vie seul dans l’immeuble bancal qu’il aura construit sans les connaissances indispensables que le jeune Aymeric aurait pu lui apporter, mais la honte de découvrir que le gardien de son équipe nationale favorite alla chercher le ballon à 4 reprises au fond de ses filets quand son homologue néerlandais se contenta d’une seule fois pour le fun...

Dans le bus, Aymeric décide de partager la culture française avec le reste du bus en leur montrant un monument du cinéma français, ce chef d’œuvre qui retrace les aventures de Georges Abitbol, l’homme le plus classe du monde : La Classe Américaine, le grand détournement. Et pour être sur que chacun suive l’action au plus près, il abandonne à regret ses écouteurs au fond de son étui à lunettes et sacrifie sa batterie au volume de ses haut-parleurs.

C’est déjà la fin du trajet, les voisins d’Aymeric semblent attristés de le quitter aussi rapidement, mais notre jeune gaillard a une tâche ardue devant lui : trouver l’auberge de jeunesse de Washington. Pourtant doté d’un sens de l’orientation aiguisé, la carte le déroute. Les lettres croissent en tournant sur la gauche sur le plan, mais dans la réalité, c’est sur la droite. Bizarre bizarre… Ils ont une drôle de façon de faire les cartes à Washington. Non seulement leur Nord est à l’Ouest, mais ils dessinent des cartes qui doivent être lues dans des miroirs ! Le mystère s’épaissit… Il fallut un concours de découpage au cours duquel Aymeric s’illustra par la qualité de sa performance pour réaliser qu’il y avait deux 11ème rues à deux endroits distincts de la ville. Comme quoi, même en suivant un chemin sur une carte ne représentant pas l’espace dans lequel il évoluait, ce jeune débrouillard réussit à trouver son but.

Samedi 14 juin, 6h30, le réveil collectif de la communauté Serbe de la chambre 667 sort Aymeric de ses rêves, il lui faudra attendre encore un peu avant de devenir le bâtisseur du premier pont transatlantique. Après un rapide petit-déjeuner Aymeric se met en route pour le Mall, ce grand espace donnant à la ville son caractère mémorial-musée. Aymeric rêve de David Duchony et Gilian Anderson en passant devant les murs du FBI, dont l’architecte a du s’inspirer du magnifique hôtel de ville de Boston, ou de la non moins remarquable ambassade de Russie à Paris. Il se voit en Jefferson signant la déclaration d’indépendance en passant devant les archives nationales. Il rêve même qu’il rêve aujourd’hui en toisant le bassin du Constitution Gardens du haut des marches du Lincoln Memorial.

Aymeric passe la matinée dans le National Art Museum, qui comme le préfixe National ne le montre pas, est un musée magnifique. Il pu découvrir à travers le dédale de ses salles une histoire complète de la peinture européenne. Entre le musée d’art de Philadelphia et le présent musée, son cœur balance. C’est en découvrant ce tableau inspirateur des Desperate Housewives que son choix est fait !

Si Aymeric aime la peinture, ce n’est rien à coté de la photographie, et les innombrables bâtiments blancs massifs dessinés à la mode grecque lui donnent l’opportunité de faire chauffer son reflex. Cette réplique du panthéon en est la preuve :

12h40, Aymeric dont l’Anglais n’est pas encore parfait, déchiffre les recommandations pour pénétrer dans le Capitole. Il s’est préparé, et possède tous les objets nécessaires : son couteau Suisse à porter de main, des sprays en quantité, de la nourriture et une bouteille d’eau pleine. Il a soigneusement jeté son ticket avant l’entrée au cas où il se ferait contrôler. Il a même la chance de se faire inviter par un autochtone bodybuildé et armé à jouer à cache-cache dans les buissons. Malheureusement, il fait face à l’incompréhension quand son ID est retrouvée dans une de ses poches, il pensait vraiment l’avoir laissé dans un endroit approprié avant de venir… Une dame en rouge le punit en lui mettant un casque sur les oreilles et en l’obligeant à écouter ses histoires sous la coupole.































15h, Aymeric a faim. Un canadien original parlant un Français bon mais pas top, le prend en photo devant le Capitole à l’intérieur duquel il sera resté puni plus d’une heure, et l’enjoint à se rendre aux 2 musées mythiques de la ville. D’abord le musée des American Indians, où il pourra déguster de la viande de bison, puis le musée de l’air et de l’espace, qui est le musée le plus visité au monde dans lequel on trouve de la glace déshydraté. Ne réalisant pas que par glace, ce Canadien entendait Icecream, Aymeric ne comprend pas. Ce ne seront ni la partie de freesbee improvisée sur la pelouse du Mall, ni la cuisine éthiopienne, ni la bière partagée autour d’un billard qui lui donneront la solution.

Dimanche, Aymeric se lève avec l’excitation d’apercevoir Georges Buisson en train de courir autour de la maison blanche. Il devra se contentait de la statue de Sherman, placée en face de la maison blanche, comme en symétrique de la statue de Grant que l’on retrouve en face du Capitole. N’oublions pas que ces 2 généraux ont mis définitivement en déroute l’armée confédérée lors de la guerre de sécession en les encerclant, Grant par le Nord, Sherman par l’Ouest puis le Sud. C’est finalement le très bien pensé musée de l’air et de l’espace qui redonnera le sourire à Aymeric. Des frères Wright à Kennedy, du premier vol reliant New York à Paris (sans pare-brise !!) au premier pas sur la lune, ce musée fait rêver l’enfant qui sommeille en Aymeric. Si seulement il pouvait devenir astronaute !

Un tour à la jolie gare de la ville, un rapide retour au musée d’art, une course sans succès après le bus, une pause au Starbuck du coin, seront les derniers instants d’Aymeric à Washington, qui doit maintenant remonter dans le bus pour rejoindre New York.Quelques km après le départ, le soleil se couche et la lecture devient difficile. Voyant que le reste du bus est assoupi, Aymeric a une brillante idée : il va animer un blind-test ! Le jeu prends, la tension est palpable entre les différents compétiteurs, des stratégies variées se dessinent. Le bus entier semble se prendre au jeu… Cependant à l’inverse de l’étendue de son talent de photographe, le répertoire musical d’Aymeric est très limité, et se résume essentiellement à The Doors et à Beautiful Day de U2. Et 18 minutes de silence permirent à Aymeric de franchir l’Hudson pour passer du New Jersey à New York tout en passant du dimanche au lundi…

lundi 2 juin 2008

Entre New York et le New Jersey

Nous sommes le lundi 2 juin, il est 10H56, je suis toujours au coeur de New York, le ciel est clair et le soleil brille. Une belle journée s'annonce. Bien que fatigué de m'être levé sans même essayer d'oublier de me réveiller, je vais aller chercher les coordonnées de la Voie Lactée pour éclairer mon sentier jusqu'à la vérité.

Ce week-end fut très américain, au sens connoté du terme... Il fut aussi le début de l'été à proprement dire. Annoncé orageux samedi, le temps fut surtout lourd, chaud, humide. Notre bonne étoile nous a épargnée de toutes les pluies, qui ont toujours attendu que nous soyons au sec avant de tomber! Les nuits sont chaudes aussi, je dois ouvrir la fenètre sur Broadway, imaginez un peu le bruit... Même les boules Quies ne dissimulent pas les sirènes de police, qui retentissent comme les jouets électroniques de guerre des enfants! Ecoutez ici, et croyez moi, c'est ce qu'on entend ici! http://www.youtube.com/watch?v=bU4I9ukitQY

Vendredi soir, j'espérais pouvoir assister à une séance d'observations des étoiles depuis le toit du Pupin Hall où je travaille. Ici se trouve en effet un petit observatoire, surmonté de la traditionnelle demi-coquille verte que l'on trouve aussi bien à Paris où à Clamart. Même si la pollution lumineuse de la ville a rendu l'utilisation de tels observatoires obsolètes (il faut maintenant se rendre sur les îles presque inhabitées d'Hawai pour trouver les plus grands téléscopes américains), le public est invité deux soirées par mois à observer les étoiles lorsque le ciel est dégagé. Malheureusement les nuages sont arrivés au dernier moment, et Charlotte en provenance de Yale a raté son train, il a donc fallu chercher un plan B. D'un commun accord, c'est au ciné que nous occuperons notre soirée, et Sex and The City sera le film du soir. Mais malgré les cinémas qui passent les derniers films dans toutes leurs salles, à 30 min d'intervalle, aucune place n'était disponible avant 2H du matin... Nous avons finalement jeter notre dévolu sur Forgetting Sarah Marshall, film dont nous ne connaissions que les phrases chocs affichées sur le toit des taxis ou les affiches en ville affichant en gros plan le mythique Marshall de How I Met Your Mother, cette incroyable série, source de tant de références... Une bonne comédie à l'américaine, pas fine, mais dont on comprends du coup bien les subtilités. On se laisse prendre au jeu, on rit, pas autant que les autres gens du ciné, d'ailleurs on rit aussi de les voir rire pour nimporte quoi... Au final, un film sans prétention, mais qui nous a permis de passer un bon moment. On dine ensuite en vitesse chez l'indien du coin en décidant du programme du lendemain: ce sera la Frick, et Brooklyn.



Samedi matin, rdv à la Frick Collection, qui n'est pas de l'autre coté de la Méditerannée, mais de Central Park. Frick le bien nommé était un riche entrepreneur de Pittsburg et a fait fortune dans l'acier. Il visita l'Europe, y ramena un certain nombre d'oeuvres d'art. Il accumula progressivement une incroyable collection, et n'hésita pas à se faire construire en 1910 une propriété sur la 5ème avenue en face du parc. La 5ème avenue, c'est celle qui borde Central Park sur son coté Est, c'est l'entrée dans l'Upper East Side, le lieu de vie des milliardaires New Yorkais, c'est le museum mile, avec une concentration de grands musées exceptionnelles (Met, Guggenheim, ...). Sa maison est immense, magnifique, et décorée avec gout! Les oeuvres d'art, peintures et sculpture, sont mises en valeur de la meilleure des façons qu'il soit: en les incorporant aux lieux de vie. Chaque pièce de sa maison est emplie de ces oeuvres d'art, qui trouvent leur place dans le mobilier, en face de la fenêtre, etc. C'est à mon avis comme ça que les artistes imaginent leurs oeuvres d'art, comme une présence dans une pièce de vie! Et même si une grande pièce de la propriété est la gallerie personnelle de Frick, celle-ci est bien plus qu'une salle impersonnelle comme celles du MET. En plus on y trouve des Turner, ce qui est rare ici, des Rembrandt, Vermeer, et j'en passe. Il faut venir pour avoir une idée de ce que c'est!

Après un cheesesteak inoubliable par le dégout qu'il réveille encore en moi, nous partons en vitesse pour Brooklyn pour essayer d'attraper la visite guidée de Prospect Park, le Central Park de Brooklyn. Ce parc a été construit par les mêmes 2 personnes que Central Park, et pour elles, c'est leur chef d'oeuvre. Car contrairement à Manhattan, ici à Brooklyn, ils ont pu agir à leur guise, sans cadre à respecter. Un peu plus petit que son voisin Manhattanien, Prospect Park s'en rapproche beaucoup, même s'il fait plus "nature". Arrivés trop tard pour la visite, on se balade sans trop d'envie, la lourdeur du temps aspirant tout dynamisme. Après un tour sous l'arc de triomphe de Brooklyn et dans Park Slope, on décide finalement de revenir dans un endroit climatisé, et on récupère des places pour le ciné. Une glace au café dégustée dans le parc plus tard, on part s'assoir au "petit ciné de Brooklyn".

Assis dans la salle commence alors le visionnage des déroutantes bandes annonces.... C'est à ce moment précis que nous nous rendons compte que même si l'on critique les films américains en France, on récolte malgré tout la crême de leurs productions! Les bandes annonces sont toutes plus ridicules les unes que les autres. Il faut le voir pour le croire, alors je vous recommande de regarder ce petit bout de grand nimporte quoi: You don't mess with the Zohan http://www.movies.com/you-dont-mess-with-the-zohan/m931796/comedy .

Puis commence enfin le film. Je n'oserais émettre trop de commentaires sur le film, au risque de m'attirer les foudres de toute la gente féminine, alors parlons plus des américains au Cinéma. On ne peut réver meilleur public. Ils se gaussent de tout, un rien les amuse. Ils rient au éclat au moindre pet, applaudissent au moment que tout le monde attend, et jouent à celui qui quittera le plus vite la salle quand le film est terminé. Ce film comme tant d'autres films américains se passe à New York, et c'est un tel plaisir de reconnaitre les lieux de l'action! Lorsqu'un film est tournée à New York, l'histoire ne se déroule pas simplement dans une grande ville américaine, il se déroule à New York, et il faut s'être un peu imprégné de cette ville pour se rendre compte de la nature originale de ce cadre cinématographique.



La nuit fut courte, il "fallu" se lever de bien bonne heure pour réaliser le rêve de Benjamin: passer la journée dans un parc d'attraction américain rempli de montagnes russes en tout genre: Six Flags! Et je lui répondrais: That was totaly amazing! Après avoir récupéré des billets "combo" à la Port Authority Bus Station auprès d'un guichetier un peu bizzare qui avait l'air saoul bien tôt le matin, Chantal, Felix, Charlotte, Aymeric et moi embarquons dans un bus (d'un confort excessif pour nous, bien trop habitués aux bus chinois!) pour le coeur du New Jersey. Présent dès l'ouverture, nous profitons d'une pleine journée pour enchainer les attractions, des plus grands "coasters", ou plus simples tasses d'Alice au pays des merveilles. D'ailleurs ce sont ces tasses qui m'auront rendu le plus mal! Imaginez 5 jeunes de 22 ans faire tourner leur tasses comme des gamins de 12 ans... Mon top 3 sera: El Toro, une belle montagne russe dans un décor tout en bois et avec le haut du corps dégagé qui donne des grosses décharges d'adrénaline en haut des "collines" (voyez la photo!), suivi de Nitro, sans doute le plus grand parcours avec de sacrés sensations, mais aucun effort de décor, et enfin Superman, un parcours que vous suivez à la mode de Superman: accroché par le dos, et faisant face au sol!!!


Après avoir cérémonialement jeté nos plans du parc, récupéré nos affaires dans des casiers qui ne s'étaient heureusement pas ouverts après deux heures, dégusté une délicieuse glace Chocolate Chip Cookie Dough chez Ben & Jerry's, la file d'attente pour reprendre le bus fut source de fous rires en apercevant les achats les plus ridicules que ramenaient les personnes autour de nous. Capes rose de Batman sur un mec barrac de plus d'1,80m, grande panthère en peluche que le mec (pas un enfant!) faisait trainer par terre en faisant des bruits bizzares pour faire comme si c'était une vraie, j'en passe et des meilleures... Et c'est ainsi que s'achève l'histoire du week-end à califourchon entre Mai et Juin...

Bisous à tous, Mathieu

ps: Bravo à Hélène, la gagnante de la semaine dernière avec Vue de Notre Dame, de Matisse!