dimanche 29 juin 2008

Montréal

Jeudi 26 juin, 21h46, confirmation de la commande de deux tickets pour Montréal ! Nous partons demain avec Aymeric pour le Canada ! Après une dernière soirée au Fat Black Pussycat (un nom adorable, des canapés hyper confortables, de la bière quasi donnée, de la bonne musique au sous-sol et des vidéos désopilantes), une courte nuit, une longue journée de bus, nous voici à la frontière ! La garde-frontière est farouche, mais nous parvenons finalement à prendre pied sur la terre colonisée par nos ancêtres il y a quatre siècles. Jacques Cartier découvrit le Saint-Laurent en 1534, Samuel de Champlain le colonisa en 1608, en commençant par bâtir les villes de Québec et Montréal.

Nous trouvons le chemin de l’appartement de Clément et Thibault, et après avoir dégusté la viande fumée de renommée mondiale du restaurant d’à coté, nous partons prendre un verre en ville. Quel émerveillement lorsque nous découvrons la taille des bars locaux ! Marqués par les hivers rigoureux, les Montréalais profitent des beaux jours comme s’ils avaient plusieurs mois à rattraper. Les terrasses sont monumentales, on s’y presse par centaines dans les plus grandes. La serveuse nous accueille chaleureusement : « Salut ! Qu’est-ce que tu bois ? »

Le lendemain, visite du musée Point-à-Callières, le musée d’histoire de la ville. Nous y découvrons les origines de Montréal et du Québec, et apprenons que la population francophone s’est développée au Canada grâce à une fertilité extraordinaire des françaises, notamment les filles du roi, envoyées par Louis XIV à partir de 1663. L’exemple Anglais de l’immigration massive n’a pas été suivi, ce qui n’a pas empêché un peuplement efficace de la région. Ce sont malgré tout bien les Anglais qui deviennent maître de la région à partir de 1560 après des combats à Québec, sur les plaines d’Abraham, et à Montréal. La reine d’Angleterre est aujourd’hui encore sur les pièces de monnaie utilisées par les Québécois…

Après un panini dans un restaurant dont la tenante ne semblait parler ni anglais, ni français, nous parcourons la vieille ville à la recherche des joyaux historiques. Nous passons par la belle et animée place Jacques Cartier, découvrons les journaux intimes des filles de Georges-Etienne Cartier, le chef du parti patriotique à l’initiative de la confédération de 1868 dont la maison se visite aujourd’hui, sommes encouragés à ramener une peinture locale (comprendre avec de la neige) en France par une vendeuse polonaise. Nous bravons ensuite la pluie jusqu’au festival de jazz mais la force de celle-ci nous convint, nous et notre parapluie unique, à rentrer au plus vite à la maison.

Ce soir, c’est un peu la farewell party des Montréalais. Leurs amis ont répondu présent en nombre, et chacun a apporté un plat avec soir. On mange donc très bien, et en grande quantité ! Pas étonnant de la part de Clément, le binet gâteaux a repris du service à Montréal. C’est l’occasion de discuter et commencer à réfléchir sérieusement sur le programme de la semaine à venir. Comment voir la Gaspésie, le Saguenay et la cote Nord en cinq petites journées ? Vaste programme…

Dimanche matin Stéphanie nous emmène prendre un brunch dans son resto préféré, puis nous partons au musée d’art de la ville. Un peu décevant en comparaison des ténors des Etats-Unis, nous commençons à être difficiles à présent ! Puis après un bref passage par le musée d’architecture qui n’en valait pas la peine, nous nous retrouvons dans un restaurant arabe pour assister à la finale de l’Euro. Aymeric retrouve ici des amis du collège qu’il avait connu à Abu-Dhabi. L’assemblée est conquise à l’Espagne, et l’Espagne devient championne d’Europe après un match exalté.

L’ami d’Aymeric nous conduit ensuite prendre une glace artisanale dans les contreforts du Mont Royal et admirer la vue de Montréal depuis les hauteurs. L’averse stoppe nos ardeurs. Nous rentrons nous mettre à l’abri et préparer sérieusement le voyage de la semaine suivante, itinéraire à déterminer, auberges à réserver, voiture pas trop chère à trouver, il y a du boulot ! A l’issue, Clément et Thibault nous emmènent nous sustenter au charmant PatatiPatata, petit resto qui sert des poutines, plat typique du Québec qui vaut presque le gros burger américain.


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