lundi 2 juin 2008

Entre New York et le New Jersey

Nous sommes le lundi 2 juin, il est 10H56, je suis toujours au coeur de New York, le ciel est clair et le soleil brille. Une belle journée s'annonce. Bien que fatigué de m'être levé sans même essayer d'oublier de me réveiller, je vais aller chercher les coordonnées de la Voie Lactée pour éclairer mon sentier jusqu'à la vérité.

Ce week-end fut très américain, au sens connoté du terme... Il fut aussi le début de l'été à proprement dire. Annoncé orageux samedi, le temps fut surtout lourd, chaud, humide. Notre bonne étoile nous a épargnée de toutes les pluies, qui ont toujours attendu que nous soyons au sec avant de tomber! Les nuits sont chaudes aussi, je dois ouvrir la fenètre sur Broadway, imaginez un peu le bruit... Même les boules Quies ne dissimulent pas les sirènes de police, qui retentissent comme les jouets électroniques de guerre des enfants! Ecoutez ici, et croyez moi, c'est ce qu'on entend ici! http://www.youtube.com/watch?v=bU4I9ukitQY

Vendredi soir, j'espérais pouvoir assister à une séance d'observations des étoiles depuis le toit du Pupin Hall où je travaille. Ici se trouve en effet un petit observatoire, surmonté de la traditionnelle demi-coquille verte que l'on trouve aussi bien à Paris où à Clamart. Même si la pollution lumineuse de la ville a rendu l'utilisation de tels observatoires obsolètes (il faut maintenant se rendre sur les îles presque inhabitées d'Hawai pour trouver les plus grands téléscopes américains), le public est invité deux soirées par mois à observer les étoiles lorsque le ciel est dégagé. Malheureusement les nuages sont arrivés au dernier moment, et Charlotte en provenance de Yale a raté son train, il a donc fallu chercher un plan B. D'un commun accord, c'est au ciné que nous occuperons notre soirée, et Sex and The City sera le film du soir. Mais malgré les cinémas qui passent les derniers films dans toutes leurs salles, à 30 min d'intervalle, aucune place n'était disponible avant 2H du matin... Nous avons finalement jeter notre dévolu sur Forgetting Sarah Marshall, film dont nous ne connaissions que les phrases chocs affichées sur le toit des taxis ou les affiches en ville affichant en gros plan le mythique Marshall de How I Met Your Mother, cette incroyable série, source de tant de références... Une bonne comédie à l'américaine, pas fine, mais dont on comprends du coup bien les subtilités. On se laisse prendre au jeu, on rit, pas autant que les autres gens du ciné, d'ailleurs on rit aussi de les voir rire pour nimporte quoi... Au final, un film sans prétention, mais qui nous a permis de passer un bon moment. On dine ensuite en vitesse chez l'indien du coin en décidant du programme du lendemain: ce sera la Frick, et Brooklyn.



Samedi matin, rdv à la Frick Collection, qui n'est pas de l'autre coté de la Méditerannée, mais de Central Park. Frick le bien nommé était un riche entrepreneur de Pittsburg et a fait fortune dans l'acier. Il visita l'Europe, y ramena un certain nombre d'oeuvres d'art. Il accumula progressivement une incroyable collection, et n'hésita pas à se faire construire en 1910 une propriété sur la 5ème avenue en face du parc. La 5ème avenue, c'est celle qui borde Central Park sur son coté Est, c'est l'entrée dans l'Upper East Side, le lieu de vie des milliardaires New Yorkais, c'est le museum mile, avec une concentration de grands musées exceptionnelles (Met, Guggenheim, ...). Sa maison est immense, magnifique, et décorée avec gout! Les oeuvres d'art, peintures et sculpture, sont mises en valeur de la meilleure des façons qu'il soit: en les incorporant aux lieux de vie. Chaque pièce de sa maison est emplie de ces oeuvres d'art, qui trouvent leur place dans le mobilier, en face de la fenêtre, etc. C'est à mon avis comme ça que les artistes imaginent leurs oeuvres d'art, comme une présence dans une pièce de vie! Et même si une grande pièce de la propriété est la gallerie personnelle de Frick, celle-ci est bien plus qu'une salle impersonnelle comme celles du MET. En plus on y trouve des Turner, ce qui est rare ici, des Rembrandt, Vermeer, et j'en passe. Il faut venir pour avoir une idée de ce que c'est!

Après un cheesesteak inoubliable par le dégout qu'il réveille encore en moi, nous partons en vitesse pour Brooklyn pour essayer d'attraper la visite guidée de Prospect Park, le Central Park de Brooklyn. Ce parc a été construit par les mêmes 2 personnes que Central Park, et pour elles, c'est leur chef d'oeuvre. Car contrairement à Manhattan, ici à Brooklyn, ils ont pu agir à leur guise, sans cadre à respecter. Un peu plus petit que son voisin Manhattanien, Prospect Park s'en rapproche beaucoup, même s'il fait plus "nature". Arrivés trop tard pour la visite, on se balade sans trop d'envie, la lourdeur du temps aspirant tout dynamisme. Après un tour sous l'arc de triomphe de Brooklyn et dans Park Slope, on décide finalement de revenir dans un endroit climatisé, et on récupère des places pour le ciné. Une glace au café dégustée dans le parc plus tard, on part s'assoir au "petit ciné de Brooklyn".

Assis dans la salle commence alors le visionnage des déroutantes bandes annonces.... C'est à ce moment précis que nous nous rendons compte que même si l'on critique les films américains en France, on récolte malgré tout la crême de leurs productions! Les bandes annonces sont toutes plus ridicules les unes que les autres. Il faut le voir pour le croire, alors je vous recommande de regarder ce petit bout de grand nimporte quoi: You don't mess with the Zohan http://www.movies.com/you-dont-mess-with-the-zohan/m931796/comedy .

Puis commence enfin le film. Je n'oserais émettre trop de commentaires sur le film, au risque de m'attirer les foudres de toute la gente féminine, alors parlons plus des américains au Cinéma. On ne peut réver meilleur public. Ils se gaussent de tout, un rien les amuse. Ils rient au éclat au moindre pet, applaudissent au moment que tout le monde attend, et jouent à celui qui quittera le plus vite la salle quand le film est terminé. Ce film comme tant d'autres films américains se passe à New York, et c'est un tel plaisir de reconnaitre les lieux de l'action! Lorsqu'un film est tournée à New York, l'histoire ne se déroule pas simplement dans une grande ville américaine, il se déroule à New York, et il faut s'être un peu imprégné de cette ville pour se rendre compte de la nature originale de ce cadre cinématographique.



La nuit fut courte, il "fallu" se lever de bien bonne heure pour réaliser le rêve de Benjamin: passer la journée dans un parc d'attraction américain rempli de montagnes russes en tout genre: Six Flags! Et je lui répondrais: That was totaly amazing! Après avoir récupéré des billets "combo" à la Port Authority Bus Station auprès d'un guichetier un peu bizzare qui avait l'air saoul bien tôt le matin, Chantal, Felix, Charlotte, Aymeric et moi embarquons dans un bus (d'un confort excessif pour nous, bien trop habitués aux bus chinois!) pour le coeur du New Jersey. Présent dès l'ouverture, nous profitons d'une pleine journée pour enchainer les attractions, des plus grands "coasters", ou plus simples tasses d'Alice au pays des merveilles. D'ailleurs ce sont ces tasses qui m'auront rendu le plus mal! Imaginez 5 jeunes de 22 ans faire tourner leur tasses comme des gamins de 12 ans... Mon top 3 sera: El Toro, une belle montagne russe dans un décor tout en bois et avec le haut du corps dégagé qui donne des grosses décharges d'adrénaline en haut des "collines" (voyez la photo!), suivi de Nitro, sans doute le plus grand parcours avec de sacrés sensations, mais aucun effort de décor, et enfin Superman, un parcours que vous suivez à la mode de Superman: accroché par le dos, et faisant face au sol!!!


Après avoir cérémonialement jeté nos plans du parc, récupéré nos affaires dans des casiers qui ne s'étaient heureusement pas ouverts après deux heures, dégusté une délicieuse glace Chocolate Chip Cookie Dough chez Ben & Jerry's, la file d'attente pour reprendre le bus fut source de fous rires en apercevant les achats les plus ridicules que ramenaient les personnes autour de nous. Capes rose de Batman sur un mec barrac de plus d'1,80m, grande panthère en peluche que le mec (pas un enfant!) faisait trainer par terre en faisant des bruits bizzares pour faire comme si c'était une vraie, j'en passe et des meilleures... Et c'est ainsi que s'achève l'histoire du week-end à califourchon entre Mai et Juin...

Bisous à tous, Mathieu

ps: Bravo à Hélène, la gagnante de la semaine dernière avec Vue de Notre Dame, de Matisse!

Aucun commentaire: